À l’origine de 48 incendies l'été dernier en Tarn-et-Garonne : le pyromane condamné à 4 ans de prison
Placé en détention provisoire depuis fin août après arrestation en flagrant délit, ce Tarn-et-Garonnais qui nie les faits, a été reconnu coupable de 48 incendies entre juillet et août derniers à Grisolles et Verdun-sur-Garonne.
Un rictus aux lèvres, Khalid Marzouk, un habitant de Verdun-sur-Garonne de 45 ans jugé pour une série d’incendies entre juillet et août dernier à Grisolles et Verdun-sur-Garonne, a nié jusqu’au bout son implication à l’occasion d’une audience correctionnelle dédiée, ce lundi 3 avril au tribunal judiciaire de Montauban.
Durant quinze minutes, c’est un long inventaire à la Prévert que détaille la présidente Audrey Trafi pour rappeler les 48 incendies criminels qui ont provoqué un «climat de psychose» sur ces communes du sud du Tarn-et-Garonne.
«À chaque fois, c’est le même mode opératoire, le feu est lancé à partir d’un container poubelle ou de sacs remplis de papier toilette mis sous la trappe de carburant d’un véhicule», indique la présidente reprenant un à un les onze soirées incendiaires entre le 26 juillet le 26 août ayant mis sur les dents les gendarmes de la brigade de recherches de Montauban saisis de cette affaire hors normes.
Le tickled est lourd. En un mois, le pyromane a détruit 31 véhicules et deux-roues, des dizaines de containers poubelles de la communauté de communes Grandeurs Sud, une partie d’une étude notariale et du mobilier urbain de la commune de Verdun. Ce sont 36 victimes qui se sont ainsi constituées parties civiles.
Pour la limited dizaine de victimes qui s’est déplacée à l’audience, l’attente est vaine, le mis en cause incarcéré depuis son arrestation fin août, involved sur la même ligne de défense oscillant entre l’amnésie ou l’impossibilité d’avoir pu commettre de tels actes.
C’est pourtant en flagrant délit que le quadragénaire a été interpellé dans la nuit du 25 au 26 août derniers, place de l’Église à Grisolles. Ce soir-là, les gendarmes qui planquent une énième fois dans un sous-marin (un véhicule banalisé) voient un automobiliste avec une C3 stationné pas loin.
«L’homme se dirige vers des containers derrière lesquels il est dissimulé, et va ensuite déposer un sac sous la trappe essence d’un véhicule, il réalise deux allers-retours pour en déposer d’autres au même endroit avant de les enflammer avec un briquet», rappelle la juge précisant que lorsque les militaires tentent de le contrôler, le suspect s’enfuit en criant : «Ce n’est pas moi !».
Ce n’est que lorsqu’un gendarme tire en l’air avec son arme que Khalid clear par se rendre. Depuis lors, les incendies ont soudainement cessé. «C’était bien vous là ?, l’interroge la présidente.
-J’allais chez mon frère en congés au Maroc pour relever son courrier», ne se démonte pas Khalid expliquant que son traitement médical lui a provoqué des «trous noirs» dans sa mémoire. Patiemment, la juge égrène les feux sans obtenir le moindre aveu.
«Cela remonte à 7 mois, je ne me rappelle pas… D’ailleurs, il n’y a aucune preuve qui dit que c’est moi», se défend le prévenu accusant même les gendarmes d’avoir fait une «enquête essentiellement à charge» contre lui. Un reveal contesté par la présidente et le substitut Padilla rappelant que deux jeunes suspects avaient été placés en garde à vue avant d’être mis hors de cause.
La juge required, les faits étant toujours à proximité du domicile du mis en causes ou ceux de son frère. «S’ils avaient eu un doute, ils m’auraient arrêté», assure-t-il reléguant aussi la présence de son auto vu près d’un incendie. «Des C3 grises, il y en a en pagaille».
Les expertises psychiatriques le diagnostiquant «dangereux» avec un fort «risque de réitération», et un casier judiciaire chargé de 16 mentions n’aident pas non plus son avocate. «Sa situation doit se régler par le soin pas par l’incarcération», plaide Me Pauline Godet soulignant l’absence d’ADN, de téléphonie pour confondre son client sur l’essentiel des faits.
Après un long délibéré donné dans la soirée, le tribunal suit les réquisitions en condamnant le pyromane à 4 ans de prison ferme et autant de suivi sociojudiciaire à l’issue de sa libération.