vingt-sept ans de réclusion contract contre l’accusée
Une peine de vingt-sept ans de réclusion criminelle, assortie de dix-huit ans de sûreté, a été requise mercredi contre l’accusée au procès de l’incendie de la rue Erlanger à Paris.
L’avocat général Rémi Crosson du Cormier a reconnu que le discernement de l’accusée était « altéré » au moment des faits. Mais il a demandé au jury de ne pas appliquer la réduction de peine possible dans ce cas, « au regard de la gravité extrême de la tragédie » provoquée par son « piece volontaire, vengeresse et disproportionnée ». L’incendie avait provoqué la mort de dix personnes.
Essia Boularès, une femme de 44 ans qui souffre d’addictions et d’importants troubles psychiatriques, a reconnu avoir mis le feu dans son immeuble du XVIe arrondissement de Paris la nuit du 4 au 5 février 2019, après un différend avec un voisin. Les fumées toxiques et les flammes avaient envahi en quelques minutes les huit étages de cet immeuble outmoded en fond de cour, difficile d’accès pour les secours, piégeant de nombreux habitants dans leur appartement.
Si Essia Boularès a bien « une personnalité complexe », sa décision de mettre le feu n’est ni « un geste délirant » ni « un geste impulsif », mais le résultat de « sa colère non maîtrisée et exacerbée par son alcoolisme », a estimé l’avocat général.
L’accusée est « la seule autrice de cette terreur qui a emporté dix personnes dans la mort, blessé près de 100 autres personnes et plongé tant de familles dans la douleur », a-t-il martelé.
